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Loisinord à Nœux : on a testé le ski freestyle sur un terril, dans le sillage d’Aksel le voltigeur

Sur la piste artificielle de Nœux-les-Mines, Aksel, skieur-acrobate de 16 ans, enchaîne backflip, frontflip et autre 360º. On a eu la drôle d’idée de lui demander un cours particulier.

Temps de lecture: 4 min

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Un moniteur de ski déjà tout choisi

Après avoir bu la tasse lors de mon baptême de ski nautique à Loisinord, cet été, j’avais prévu de prendre ma revanche sur la piste de ski. Mais pas pour une simple descente, je voulais un vrai challenge. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué… J’ai donc contacté Aksel Crombet, un jeune acrobate du ski qui avait déjà tapé dans l’œil de mes collègues, pour lui demander un cours de freestyle.

Le rendez-vous était fixé ce samedi, premier jour des vacances de la Toussaint. Habitué à skier sur neige dans mes Vosges natales, j’appréhendais un peu le côté piste artificielle. « Mais non tu vas voir, c’est pareil », m’assurait Aksel dès nos premiers échanges. C’est vrai que jusqu’ici, rien ne change, c’est toujours aussi difficile d’enfiler des chaussures de ski…

Qui de mieux qu’Aksel pour me convertir au ski freestyle. PHOTO LUDOVIC MAILLARD
Qui de mieux qu’Aksel pour me convertir au ski freestyle. PHOTO LUDOVIC MAILLARD - VDNPQR

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Même sur le téléski, il fait le show

« Tu vas être trempé », me prévient Aksel, le sourire aux lèvres en voyant que je suis venu sans combinaison. Il faut dire que je n’avais pas vraiment prévu de skier un jour dans le Pas-de-Calais. Tant pis, après tout, je n’aurai qu’à tenir de bout pour rester au sec. Direction le téléski, qui, normalement, ne devait pas représenter de difficulté particulière. Jusqu’à ce que je me retourne et que je découvre que le cours de freestyle a déjà commencé. Penché vers l’avant, mon jeune moniteur tient en équilibre sur ses spatules.

Dès la montée en téléski, Aksel assure le spectacle. PHOTO LUDOVIC MAILLARD
Dès la montée en téléski, Aksel assure le spectacle. PHOTO LUDOVIC MAILLARD - VDNPQR

J’essaie à mon tour mais je frôle la chute. Mon prof du jour me rassure, ce n’est pas pour ça que nous sommes venus : « Avant de commencer les sauts, on va faire une petite descente normale pour que je voie ton niveau. » Et me voilà en train de skier sur un terril. Si on m’avait dit ça un jour… Finalement, ça glisse plutôt pas mal. Alors place aux choses sérieuses.

Deux fois par semaine, Aksel s’entraîne sur les tremplins de Loisinord. PHOTO LUDOVIC MAILLARD
Deux fois par semaine, Aksel s’entraîne sur les tremplins de Loisinord. PHOTO LUDOVIC MAILLARD - VDNPQR

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Un bon de géant pour moi, un minuscule saut en réalité

Tout in haut de ch’terril, trois choix s’offrent à moi : le grand tremplin, le moyen et le petit. Je n’ai pas vraiment eu le temps d’hésiter qu’Aksel a pris la décision pour moi : « On va commencer par la petite bosse » Avant de me livrer quelques conseils : « Tu peux freiner avant mais il faudra que tu ailles tout droit en arrivant sur la bosse. Ensuite, il n’y a pas à beaucoup réfléchir, tu fléchis les genoux pour prendre l’impulsion et tu pousses sur la fin. »

Ce qui semblait simple en bas de la piste l’est beaucoup moins face au tremplin. PHOTO LUDOVIC MAILLARD
Ce qui semblait simple en bas de la piste l’est beaucoup moins face au tremplin. PHOTO LUDOVIC MAILLARD - VDNPQR

Ça paraît simple, dit comme ça. Mais ayant le vertige, j’avais juste l’impression de devoir me jeter dans le vide. Les jambes tremblantes, je me suis lancé, j’ai sauté (avec la sensation de rester en l’air pendant de longues secondes) et évidemment… j’ai chuté, juste après ma réception.

Premier saut et première chute, c’était inévitable... PHOTO LUDOVIC MAILLARD
Premier saut et première chute, c’était inévitable... PHOTO LUDOVIC MAILLARD - VDNPQR

Pour rester au sec, on repassera. Pour la hauteur du saut aussi. « Allez, je dirais que tu as décollé de 20 ou 30 centimètres », me confiait mon collègue photographe. Sur le même tremplin, Axel réussissait un 360º (un tour sur lui-même) avec une réception parfaite. La classe.

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Face à ma peur et devant un Aksel en apesanteur

« C’était pas si mal, tu vas essayer d’aller plus haut maintenant. » Aksel m’encourage alors je persiste. Mais malgré la sensation de ne plus avoir peur, mes jambes se tétanisent automatiquement dès que j’approche du tremplin. Et jamais je ne réussirai à prendre de la hauteur. Seul point positif, je ne tombe plus. Mais c’est bien mon jeune moniteur qui assure le spectacle. Comme souvent, Aksel aura passé une bonne partie de l’après-midi en apesanteur, enchaînant les frontflip (salto avant) mais aussi les backflip (salto arrière), une acrobatie qu’il maîtrise depuis la semaine dernière.

Aksel maîtrise maintenant le backflip (salto arrière). PHOTO LUDOVIC MAILLARD
Aksel maîtrise maintenant le backflip (salto arrière). PHOTO LUDOVIC MAILLARD - VDNPQR

De mon côté, je ne pouvais pas repartir sur un tel échec. J’ai donc demandé à Aksel de m’initier au Half-pipe (demi-tube). Là encore, quand lui s’envole, je me contente de glisser et de redescendre, mais c’est un début. Et pour finir sur une note positive, ma fierté du jour, j’ai réussi à glisser sur l’un des rails.

En fin d’entraînement, je réussi miraculeusement à glisser sur un rail. PHOTO LUDOVIC MAILLARD
En fin d’entraînement, je réussi miraculeusement à glisser sur un rail. PHOTO LUDOVIC MAILLARD - VDNPQR

Même si, je l’avoue, mon ego a repris un coup en voyant que des enfants d’à peine dix ans y arrivaient bien mieux que moi. Il me faudrait encore quelques centaines de remontées de téléski pour qu’Aksel fasse de moi un freestyler. Il paraît que c’est principalement dans la tête que ça se joue : « J’y arrive car je n’ai jamais eu peur, j’y vais, je fonce et j’essaie. » Facile à dire…

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